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Passer le test →Le déménagement : l'occasion rêvée de réduire son empreinte carbone
Un article de Julie Pouliquen, mis à jour le 04/06/2024
Chaque année, près de 7 millions de français changent de logement. C’est un peu plus de 10% de la population française !
Le déménagement est un moment-clef dans la détermination de l’empreinte carbone d’un individu, avec des conséquences majeures sur les postes les plus importants, à savoir :
- Le logement bien évidemment : surface, âge, isolation, mode de chauffage…
- Le transport, surtout : modification des distances domicile-travail, domicile-école, domicile-commerces…
- Mais aussi la consommation : le déménagement est généralement un moment important d’achat et de revente (ou don) de mobilier et d’électroménager
Il est fréquent que les utilisateurs de simulateurs d’empreinte carbone fassent des simulations avant / après pour voir l’impact de leur déménagement, récent ou à venir. L’avez-vous fait ?
Allez, regardons ensemble comment profiter de ce moment pour réduire de manière conséquente son empreinte climat.
Le transport
Changer de lieu de vie est l’occasion rêvée pour repenser ses trajets du quotidien. Voici deux réflexions qu’il est intéressant de mener dans le cadre d’un déménagement.
La réduction des distances
La distance domicile-travail n’a fait que s’allonger depuis l’avènement de la voiture individuelle : elle est passée de 3 km en moyenne dans les années 60 à 13,3 km selon la dernière enquête “mobilité des personnes” (2021).
Réduire le nombre de kilomètres parcourus chaque jour est un facteur de décarbonation directe à très fort potentiel : regagner les 10 km perdus depuis les années 60 représente un potentiel moyen de 880 kgCO2e par an !
Détail du calcul : 220 (jours) x 10 (km) x 2 (aller-retour) x 0,200 (g CO2e / km)
Le basculement vers des modes de transport moins carbonés
… Sans compter que la réduction des distances parcourues est un facteur très facilitant pour repenser les trajets dans des modes totalement décarbonés : il est bien plus aisé de se projeter sur une utilisation du vélo comme mode de transport quotidien lorsque l’on a moins de 5 km à parcourir pour se rendre à son activité.
D’un point de vue qualitatif, changer de lieu de vie permet de se poser la question de la disponibilité du futur lieu de vie en capacité de décarbonation de ses modes de transport. Ainsi, il pourra être bien vu de vérifier :
- La cyclabilité du territoire : les aménagements cyclables du territoire vous permettent-ils de vous projeter sur l’utilisation du vélo (ou autres modes de transports dits “doux”, ou “efficaces”) comme mode de transport au quotidien ?
- La densité et l’intermodalité du réseau de transports en commun sur le territoire : permettent-elles de vous projeter sur un usage aisé des transports en commun ? De combiner aisément marche ou vélo et transports en commun ?
🧮 Potentiel correspondant à notre action “Trajets de moins de 5 km à vélo” : 320 kg CO2e
Le logement
Le logement est un poste important d’émissions de gaz à effet de serre. L’empreinte du logement se scinde en deux parties principales :
- L’empreinte associée aux consommations d’énergie : l’électricité pour tous les appareils électriques, et votre énergie de chauffage et/ou de climatisation pour maintenir une température agréable dans le logement toute l’année.
- L’empreinte associée à la construction du logement (et, éventuellement, d’une piscine) : amortie sur 50 ans dans notre simulateur
En plus de cela, Nos Gestes Climat ajoute à l’empreinte logement celle de vos nuitées passées hors de votre domicile, pour les vacances. Ce poste, ici, n’a pas de raison d’être impacté.
Empreinte de la consommation d’énergie
Il s’agira ici de prêter attention à :
- Le classement DPE du logement : il sera un bon indicateur de vos futures consommations d’énergie
- Le mode de chauffage (air / eau) : évitez autant que vous le pouvez (ou faites changer de mode de chauffage !) les logements chauffés au fioul ou au gaz.
Empreinte de la construction du logement
Pour réduire cette empreinte, plusieurs réflexions peuvent être menées :
- Une réflexion sur la surface du logement : depuis plusieurs dizaines d’années, la surface occupée par personne n’a fait qu’augmenter. Elle est actuellement de 40 m² par habitant (soit un logement moyen de 90,9 m² pour un foyer moyen de 2,2 personnes). Cette surface élevée contribue à l’artificialisation des sols et à l’utilisation d’une quantité trop importante de matériaux de construction.
🧮 Potentiel correspondant à l’impact “construction du logement amortie” au m², à multiplier par le nombre de m² : (425+525) / 2 / 50 = 9,5 kg CO2e / m² / an.
- Une réflexion sur le type de logement : individuel ou collectif ? Favoriser les logements collectifs permet de densifier les zones urbanisées et lutter contre l’artificialisation des sols, d’économiser de l’énergie de chauffage, et parfois même de mutualiser certaines ressources (comme une laverie).
- Une réflexion sur les matériaux de construction : les différentes méthodes de construction n’ont pas toutes la même empreinte. Pour une empreinte réduite, privilégier les logements éco-construits, à ossature bois…
- Une réflexion sur les “annexes” : avez-vous vraiment besoin d’une piscine individuelle ?
🧮 Empreinte moyenne d’une piscine : autour de 300 kg CO2e / an
Les achats
Souvent, changer de lieu de vie implique de revoir en partie son mobilier, et son électroménager. Pour l’un, comme pour l’autre, c’est bien la production de l’objet qui a l’empreinte carbone la plus importante (même si l’électroménager a également une empreinte d’usage, elle est minime face à l’empreinte de production de cet électroménager).
Si vous devez vous projeter également sur un changement de mobilier et d’électroménager, alors :
- Privilégiez l’achat d’occasion, ou reconditionné
🧮 Lit + sommier + matelas : ~ 450 kg CO2e sur 10 ans Canapé : ~ 180 kg CO2e sur 10 ans …
- Donnez ou revendez ce dont vous vous séparez de manière à ce que ces objets aient une deuxième (troisième ? quatrième ?) vie.
Et l’alimentation, alors ?
Il y a peu de raisons que vous changiez d’alimentation suite à un déménagement. Néanmoins, ne serait-ce pas le moment de prendre de bonnes habitudes au niveau des courses ? Vous pourriez vérifier la disponibilité autour de vous de :
- Producteurs locaux, pour une consommation en circuit-court
🧮 Potentiel ~ 50 kg CO2e / an
- Magasins de vrac, pour un mode de vie plus zéro-déchet
Mais au fait, quid du déménagement en lui-même ?
Nous n’avons même pas parlé de l’action de déménager. Autant rendre ce moment le plus décarboné possible. Pour ce faire, quelques idées :
- Emballer pour le transport : ne pas acheter ni carton ni papier-bulle mais récupérer ce dont vous avez besoin (auprès d’amis, de commerçants…)
- Transport du mobilier et des cartons : choisir un mode de transport écologique (fret pour les longues distances, vélo pour les très courtes !)
Alors, quelle est votre empreinte actuelle ? Future ?